"Les grands voyages ont ceci de merveilleux que leur enchantement commence avant le départ même.
On ouvre les atlas, on rêve sur les cartes. On répète les noms magnifiques des villes inconnues."

Joseph Kessel

vendredi 13 janvier 2012

Sur les traces du tigre du Bengale

Après un jour de repos bien mérité à Pokhara, nous partons pour le parc national de Chitwan, situé à la frontière indienne et l'un des derniers refuges pour les rhinocéros d'Asie et le mystérieux tigre du Bengale. La spécialité locale, c'est le safari à dos d'éléphant, mais avant de chevaucher le pachyderme, nous commençons par deux jours de marche à l'intérieur du parc. Ce qui semblait être une bonne idée pour s'enfoncer plus profondément dans la jungle et ainsi augmenter nos chances d'observer la vie sauvage s'avèrera vite être une grosse déception. Les autorités ayant en effet décidé d'étendre la piste à l'intérieur du parc, nous passerons la deuxième journée à marcher en compagnie d'une cinquantaine de tracteurs et remorques charriant du gravier!
 
Vue imprenable sur les tracteurs depuis une plateforme d'observation
Mais nous ne le savons pas encore quand nous nous partons avec nos guides. Sécurité oblige, ils sont deux mais armés de simples bâtons de bambou. Les consignes de sécurité ne sont pas très rassurantes mais il peut être utile de savoir quelle attitude adopter en cas de rencontre avec les trois animaux les plus dangereux. En cas de charge d'un rhinocéros, c'est chacun pour soi, il faut grimper à un arbre le plus vite possible ou à défaut courir en zig-zag pour tromper l'animal qui peut atteindre les 40 km/h. Face à un ours, il faut former un groupe compact et essayer d'effrayer l'animal en criant et en frappant le sol avec des bâtons. Inutile de courir ou de grimper à un arbre. Enfin, face au tigre, rien à faire mais l'animal est de toute façon particulièrement farouche et les rencontres rarissimes.
A l'aube, dans un brouillard épais et au milieu des hautes herbes, l'environnement semble encore plus hostile mais les moins rassurés sont bien nos guides qui se figent à chaque bruit suspect et grimpent aux arbres au premier signe de présence d'un rhino. Autant dire que nos guides ne seront pas d'une grande utilité pour traquer l'imposant animal mais nous en verrons malgré tout trois, à une distance plus que raisonnable. Une rencontre magique, qu'il est impossible d'immortaliser avec nos malheureux appareils numériques et leur zoom 4x. Nous n'apercevrons pas le fameux tigre mais ses traces sont nombreuses et quelques paons, daims, singes et crocodiles sont heureusement là pour rompre la monotonie de la marche. 
 
Eléphants dans la brume
Avant de partir pour l'Inde, nous tentons le safari à dos d'éléphant, vivement recommandé par de nombreux touristes qui ont ainsi pu voir des rhinocéros de près. Nous voilà donc partis sur le dos d'une vieille éléphante arthrytique qui renacle à la moindre descente. Vite semés par les autres élephants, nous nous retrouvons seuls dans la jungle. Et même si les rhinocéros ne sont pas au rendez-vous ce matin-là, la balade est incroyable. Malgré sa taille, l'éléphant marche à pas feutrés et ne fait pas un seul bruit. De plus, son odeur familière pour les autres animaux masque notre présence et nous permet de passer à quelques mètres seulement des mêmes animaux que nous avions aperçus de loin les jours précédents. Ils nous regardent avec curiosité mais semblent nous ignorer. Un moyen unique d'approcher la vie sauvage!
 
No comment!

After a well deserved day of rest in Pokhara, we headed to the Chitwan National Park, located near the Indian border and one of the last refuges for the Asian rhino and the elusive Bengal tiger. The big attraction there is the elephant safari but before riding one, we started with a two-day hike inside the park. What seemed to be a good idea to go deeper into the jungle and increase our chances to spot wildlife soon turned out to be a big disappointment. The park authorities had decided to extend the road network further inside the park so that we spent the second day walking next to tractors unloading gravel!
For safety reasons, we had two guides with us with no other weapon than a stick of bamboo. They gave us the safety instructions and let us know how to behave if we were to come across a dangerous animal. If being charged by a rhino, the best is to find a tree (and climb it) as soon as possible or to run in a zig-zag to confuse the animal which can reach a speed of 40 km/h. Faced with a bear, it is advised to form a compact group and try to scare the animal by shouting at him while hitting the ground with sticks. Finally, there's nothing to do against the mighty tiger but such encounters are pretty rare!
At dawn, in thick fog and surrounded by tall grass, the environment seemed even more hostile but our guides were even less reassured. They would stop at every suspicious noise and climb trees at the first sign of the presence of a rhino. In other words, they were not very useful for tracking this powerful animal but we eventually saw three of them at a more than reasonable distance. A magical encounter, though impossible to capture with our miserable digital cameras and 4x zooms. We didn't spot the famous tiger but its traces were everywhere and some peacocks, deers, monkeys and crocodiles were there to help break the monotony of the walk.
Before leaving for India, we surrendered to the odd elephant safari, highly recommended by many tourists who had been able to see rhinos up close. And so we departed on the back of an old arthritic elephant, who was reluctant to walk downhill. Soon left behind by the other elephants, we ended up alone in the jungle. And even if the rhinos did not show up that morning, the ride was incredible. Despite its size, the elephant walks softly and noiselessly. In addition, its smell is familiar to other animals and masked our presence, allowing us to pass just a few meters away from the same animals we had seen from afar in the previous days. They looked at us with curiosity but seemed to ignore us. A unique way to approach the wildlife!

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