"Les grands voyages ont ceci de merveilleux que leur enchantement commence avant le départ même.
On ouvre les atlas, on rêve sur les cartes. On répète les noms magnifiques des villes inconnues."

Joseph Kessel

samedi 25 février 2012

Sur la rivière des Parfums

Sur la route entre Hoi An et Huê, il suffira d'un simple tunnel pour passer de la chaleur tropicale du sud à la fraîcheur humide du nord. Et c'est sous la grisaille que nous allons découvrir l'ancienne cité impériale. On en viendrait presque à se demander pourquoi c'est précisément ici que les derniers empereurs vietnamiens ont choisi de résider mais le temps sied après tout parfaitement au site: le gris du ciel répond au gris des épais remparts et se reflète dans les douves qui en protègent l'accès. L'immensité du complexe est saisissante avec ses dix kilomètres de circonférence mais les quelques bâtiments sauvés de la destruction peinent à faire justice à la grandeur passée des lieux. 

L'impressionnante entrée principale de la cité Impériale
Si de nombreux palais ont été engloutis à jamais par la guerre, ceux qui ont traversé le temps ont été restaurés et aménagés avec soin pour nous faire entrevoir les fastes de la cour. Nous aurions pu en rester là et poursuivre notre route vers le nord mais nous nous sentons étrangement bien à Huê et nous décidons d'y passer quelques jours. La ville abrite par ailleurs un marché très animé ainsi que de nombreux temples, pagodes et tombeaux construits par les empereurs Nguyên qui se sont succédés à la tête du pays jusqu'en 1945. 

Elégance vietnamienne
Nous sommes également fascinés par la fameuse rivière des Parfums qui sépare la vieille ville de la cité moderne. En guise de rivière, c'est un fleuve immense qui charrit une eau brunâtre mais il agréable de flâner sur les berges malgré les incessantes sollicitations des vendeuses et des bateliers, auxquels nous cédons finalement. Après d'âpres négociations, nous embarquons pour une balade d'une heure. Rien de spécial à voir depuis le bateau mais nous savourons en silence ce moment de sérénité. 

Petite balade sur la rivière des Parfums
La ville est cependant loin d'être ennuyeuse et les occasions de franches rigolades ne manquent pas. En cherchant un petit resto tenu par des sourds et muets et recommandé par notre guide, nous nous trompons et atterrissons dans la gargote voisine. Nous ne nous en apercevons que le lendemain en découvrant que trois enseignes adjacentes revendiquent en réalité les éloges des guides de voyage et toutes se prêtent au petit jeu du sourd et muet. Nous en essaierons finalement deux en tentant de démasquer les imposteurs, mais en vain. Les Vietnamiens n'ont pas fini de nous surprendre!  


On our way to Hue, we passed through a tunnel and it was like a boundary separating two different climates. The tropical heat of Hoi An gave place to a moist, cool weather in the most brutal way. Grey remained the dominant color of the sky during our stay in the old imperial city. We couldn't help but wonder why the last Vietnamese emperors had decided to establish their capital there but the weather after all perfectly suits this place: the grey of the sky matches the grey of the thick walls surrounding the area and is reflected in the moats. The immensity of the Citadel complex is striking with a perimeter of ten kilometers but the few old buildings saved from destruction barely do justice to the former grandeur of the place. While many palaces were destroyed forever by the war, those who have survived have been beautifully restored and furnished with care for us to catch a glimpse of the splendor of the imperial court. We could have left after that and continued our way north but we kind of liked Hue and decided to stay a few more days. The city also boasts a lively market and many temples, pagodas and tombs built by the Nguyên emperors who ruled the country until 1945.
We were fascinated by the famous Perfume River which separates old and new Hue. It is not quite as romantic as it sounds as it is actually brownish water but the river bank was still a nice enough place for a stroll despite the touts. After some tough haggling, we embarked on a boat ride. There was nothing special to see but we did enjoy the moment and silence. The city was far from boring and provided lots of opportunities for good laughs. While searching for a small restaurant run by deaf and dumb staff and recommended by our guidebook, we got it wrong and landed in a nearby cheap eatery. We realized the mistake the following day and found out that there were actually three adjacent restaurants pretending to be the one and only praised by travel guides, all playing the deaf and dumb card. We did not manage to identify the original one! The Vietnamese really are full of surprises!

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