"Les grands voyages ont ceci de merveilleux que leur enchantement commence avant le départ même.
On ouvre les atlas, on rêve sur les cartes. On répète les noms magnifiques des villes inconnues."

Joseph Kessel

dimanche 27 mai 2012

D'un parc à l'autre

Après cinq jours à Séoul, nous quittons la capitale un peu à contre-coeur (il reste encore tellement à découvrir) mais nous n'avons déjà plus que deux semaines pour explorer le reste de la péninsule. Ça tombe bien, le pays n'est pas très grand et nous passons d'une côte à l'autre (en l'occurrence de la mer Jaune à l'ouest à la mer du Japon à l'est) en moins de trois heures de bus. Direction l'emblématique parc national de Seoraksan. A l'arrivée, de gros nuages et quelques gouttes de pluie nous laissent craindre le pire pour les jours à venir. Mais dès le lendemain, le beau temps est de retour et c'est sous un soleil radieux que nous débutons notre marche. Une fois de plus, l'aménagement du site est impressionnant et les premiers kilomètres ont des airs de parc d'attraction. Parking géant, téléphérique et gargottes en tout genre côtoient un temple ancien et une statue géante de Bouddha. Il faut dire que les Coréens sont tous adeptes d'activité physique en général (comme en témoignent les nombreux appareils de musculation présents dans tous les parcs publics) et de randonnée en particulier. Ils s'y adonnent par ailleurs dans les tenues les plus techniques, armés de bâtons et de sacs à dos dernier cri, prêts à gravir l'Everest. 

La Corée est un pays de montagnes
L'ascension du jour s'annonce elle plus modeste: le Daecheongbong n'est qu'à 1708m mais assez vite, les choses se corsent et nous transpirons à grosses gouttes sur le sentier qui se rétrécit et sous un soleil devenu de plomb. Chaque pas offre une nouvelle perspective sur un paysage majestueux, où d'étranges formations rocheuses dominent une dense forêt de pins et de feuillus aux couleurs somptueuses en ce début de printemps. Un vrai décor d'estampe japonaise, une comparaison qui ne serait pas forcément du goût des Coréens! Puis, le sentier laisse progressivement place aux escaliers métalliques et nous voilà bientôt au sommet pour savourer la vue et une délicieuse soupe de nouilles. Le lendemain, accompagnés d'une foule bien plus dense encore, nous parcourons les quelques quatre kilomètres de montée toute en marches qui conduisent aux rochers granitiques du Ulsan Bawi semblant jaillir de la montagne. Le temps d'une petite photo incontournable à côté du drapeau coréen et il faut déjà redescendre pour laisser la place aux suivants!

Photo à la coréenne dans un cadre splendide
En descendant la côte en direction de l'ancienne capitale de Gyeongju, nous ne pouvons nous empêcher de faire une petite halte par le parc de Haesindang qui offre un spectacle d'un genre bien particulier: le jardin renferme un temple dédié à une vierge qui se serait noyée tout près de là et une cinquantaine de sculptures phalliques sensées apaiser l'âme perdue de la jeune fille. On ne sait pas si ça marche mais c'est l'occasion d'une franche rigolade et nous ne sommes pas les seuls: là encore, les Coréens (et Coréennes) sont nombreux et se prêtent aussi au jeu de la photo, sans aucune pudeur! 

On vous épargne les photos les plus osées!

After five days in Seoul, we were reluctant to leave (there was still so much to discover) but we only had a little bit more than two weeks left to explore the rest of the peninsula. Good thing that it's not a big country and we bussed from one coast to the other (from the Yellow Sea in the west to the Sea of Japan in the east) in less than three hours. Our first stop was the iconic Seoraksan National Park. When we arrived, big clouds and a few raindrops let us fear the worst for the following days. But in the end, we were fortunate to have sunny weather to start our walk. The park entrance was pretty built up and the first few hundred meters felt more like an amusement park: giant parking lot, cable car and all kinds of food stalls next to an ancient temple and a giant Buddha statue. It must be said that Koreans are quite fond of physical activity in general (fitness equipment is found in most public parks) and hiking in particular. They don't take it lightly though and are equipped with the most up-to-date technical gear (be it hiking sticks or backpacks), ready to climb the Everest. Our ascent was a more modest one: the Daecheongbong is only 1708m high but soon enough, things got a little tougher, the path narrowed and we started sweating under the scorching sun. Each step was providing a new perspective on the majestic landscape with rock formations dominating a mixed deciduous/pine forest (hence the beautiful greens). It was like a Japanese drawing. Well, Koreans might not appreciate the comparison! Then, the trail gradually gave way to metal stairs and we eventually reached the summit where we enjoyed an amazing view and a delicious noodle soup. The next day, accompanied by a much denser crowd, we walked the four kilometers (mainly steps) leading to the granite rocks of Ulsan Bawi that seemed to come out of nowhere. A very popular picture place, especially the one spot with the Korean flag! It was soon time to head back and wedge our way through the ascending crowd.
On our way along the coast to the ancient capital of Gyeongju, we could not resist making a quick stop at Haesindang Park, a sight of a very special kind. This garden features a temple dedicated to a virgin who drowned and fifty or so phallic sculptures supposed to appease - according to the legend - her spirit. We do not know if it works but it was a pretty hilarious experience and there were lots of Koreans, men and women alike, posing for funny pictures without inhibition.

jeudi 24 mai 2012

Tout Asie-mut!

En quittant l'Australie pour la Corée, nous savons que nous ne reverrons pas avant longtemps le magnifique ciel étoilé de l'hémisphère sud. Adieu donc à la Croix du Sud et bonjour au printemps qui nous attend à notre arrivée à Séoul! Nous appréhendons un peu la mégalopole de plus de vingt millions d'habitants. Il faut bien reconnaître que depuis le début de notre voyage, peu de villes ont trouvé grâce à nos yeux mais cette fois, nous sommes d'emblée surpris par le calme qui règne dans les rues. Pas de foule, peu de circulation et aucun bruit de klaxon, rien à voir avec l'Inde ou le Vietnam! Pour étancher notre soif de culture et d'histoire, nous consacrons notre premier jour à la visite d'un des cinq palais royaux, Changdeokgung, célèbre pour son jardin "secret", un havre de paix autrefois réservé au roi et à sa cour. Nous sommes vite impressionnés par le soin avec lequel les Coréens entretiennent leur monuments historiques. Ces efforts de conservation (et souvent même de reconstruction) n'ont d'égal que leur engouement pour ce patrimoine. Si les occidentaux se font plutôt rares, nous sommes à chaque nouvelle visite encerclés par des hordes de groupes scolaires et cars de touristes coréens. 

Succès non démenti auprès des collégiennes!
De l'histoire millénaire de la péninsule, nous ne retiendrons qu'une seule date, qui revient à maintes reprises: 1592 ou la première invasion nippone. Il faut dire que les Japonais ont tout brûlé ou détruit sur leur passage, laissant un traumatisme encore bien vivant. Toute l'agglomération regorge de trésors d'architecture ancienne et en plus des incontournables temples et palais, nous découvrons de vieux quartiers qui ont conservé non sans mal leurs hanoks ou demeures traditionnelles ainsi que le mur d'enceinte de la vieille ville, en partie préservé et qui a des airs de grande muraille.

Maisons traditionnelles coréennes et ville moderne en arrière-plan
Mais le temps est loin de s'être arrêté à Séoul et nous découvrons une cité moderne avec une volonté affichée de remettre l'environnement au coeur du développement urbain. A ce titre, la rivière Cheong-Gye-Cheon est tout un symbole: autrefois enfouie sous une autoroute, elle a été ressuscitée et réaménagée pour devenir un lieu de promenade prisé de la jeunesse branchée, accro aux nouvelles technologies. Quand la nuit tombe, toute la ville semble se mettre à table dans les nombreux restaurants et c'est l'occasion pour nous de retrouver les joies de la cuisine asiatique après des mois de malbouffe en Nouvelle-Zélande et en Australie. Nous goûtons à tout (ou presque) et sommes vite convertis à la gastronomie coréenne, à commencer par le kimchi, ce chou fermenté épicé qui agrémente tous les repas! Et pour faire descendre tout ça, rien de tel qu'un peu de makgeolli, vin de riz fermenté très légèrement pétillant, assez proche du vin nouveau (allemand ou alsacien, pas du Beaujolais!). Nous nous démarquons en cela des locaux qui eux boivent le so-ju comme de l'eau: ce simple mélange d'eau et d'éthanol n'a pas un grand intérêt gustatif mais il fait qu'on rigole bien autour de la table avec tout de même 25% d'alcool!  

Le Séoul moderne by night

When we left Australia for South Korea, we knew it would be a while before we'd see again the starry sky of the southern hemisphere. Goodbye Southern Cross, hello spring! We were a bit intimidated by the idea of visiting a megalopolis of more than twenty million people. Since the beginning of our journey, we had not really enjoyed big cities but this time, we were immediately surprised by the rather quiet streets of Seoul. Few crowds, little traffic and no horning, so nothing like India or Vietnam! To quench our thirst for culture and history, we spent our first day in one of the five royal palaces, Changdeokgung, famous for its "secret" garden, a peace haven once reserved for the king and dignitaries. We were impressed to see how well the Koreans maintain their historic buildings. These conservation (and often reconstruction) efforts are only matched by the enthusiasm they show for this heritage. If Westerners were pretty rare, we were surrounded at each new visit by lots of school groups and Korean tour buses. The Korean peninsula has an ancient history but the only date we could remember - mainly because it was mentionned everywhere - was 1592 or the first Japanese invasion. It must be said that the Japanese burned or destroyed pretty much everything on their path, a still traumatic event for many Koreans. Seoul still boasts many architectural treasures and in addition to the numerous temples and palaces, we got to explore old neighborhoods that have retained - not without difficulty - their hanoks (traditional houses) as well as the old city wall that looked a bit like the Great Wall of China.
But it's not all about the past in Seoul and we discovered a modern city, ready to put the environment at the heart of urban development. As such, the Cheong-Gye-Cheon river is a great example: once buried under a highway, it has been resurrected, landscaped and has become a popular place among walkers and young people addicted to new technologies. After sunset, the whole city seemed to rush into the many restaurants and after months of "junk" food in New Zealand and Australia, it was about time for us to sample again some tasty Asian cuisine. And it didn't take much to convert us into Korean food lovers, starting with kimchi, the spicy fermented cabbage that is served at every meal! And to wash it down, nothing better than some makgeolli, a fermented rice wine, slightly fizzy and quite similar to the German or Alsatian "new wine". The favorite drink among locals though seemed to be so-ju: a mixture of water and ethanol that does not taste particularly good but with 25% alcohol, it is guaranteed to provide good laughs around the table!

vendredi 18 mai 2012

Le sable dans tous ses états

Notre expérience de la côte est australienne ne serait pas complète sans un petit détour par Fraser Island, la plus grande île de sable au monde. Quasiment déserte, elle compte en revanche une centaine de dingos, parmi les derniers de race pure du pays. Comme bien d'autres îles, elle se visite essentiellement en tour organisé, à moins d'investir dans la location d'un énorme 4x4 ou d'avoir comme nous du temps à perdre et l'envie de marcher plusieurs jours. Nous voilà donc repartis avec nos gros sacs sur le dos. A l'intérieur, notre tente minuscule et des nouilles déshydratées pour nourrir un régiment. En dehors de quelques resorts, pas de ravitaillement possible sinon en eau potable et c'est déjà ça que nous n'aurons pas à porter! Dès nos premiers pas dans le sable, nous oublions le ciel menaçant: des dauphins font leur apparition et semblent nous accompagner un instant. Plus loin, dans la forêt, un dingo vient à notre rencontre. Curiosité partagée mais la prudence reprend vite le dessus, il ne s'éternise pas. Après ces moments magiques, il est temps de prendre nos quartiers pour la nuit. Camping désert, coucher de soleil à 18h, la soirée s'annonce plutôt courte! 

Journée de galère, les pieds dans l'eau!
Le lendemain, nous partons sous une pluie battante. Le sentier disparaît à plusieurs reprises, envahi par les lacs que nous sommes sensés longer, ce qui nous oblige à couper tout droit à travers la forêt. Mais pas le temps de se lamenter, c'est notre plus grosse journée avec ving-huit kilomètres pour atteindre la côte est et une carotte pour nous motiver: la perspective d'une nuit au sec dans un bungalow. Le troisième jour, la pluie est vite oubliée: le soleil est de retour et nous sommes comme transportés dans un autre décor. Le paysage jusque là plutôt quelconque est comme transformé sous le beau ciel bleu. Sur la 75 Mile Beach, nous parcourons une douzaine de kilomètres sans avoir vraiment l'impression d'avancer tellement le décor semble figé sur la plage qui s'étire à l'infini devant nous. 

Dans les traces des 4x4, sur la 75 Mile Beach
Depuis notre arrivée sur l'île, nous n'avons pas vu un seul marcheur mais pour l'heure, nous ne sommes pas vraiment seuls. Nous sommes dépassés par une multitude de 4x4 qui filent à toute allure sur la plage à marée basse. Un vrai Paris-Dakar! Mais c'est seulement en marchant qu'on peut découvrir le lac Wabby, niché entre la forêt et une impressionnante dune qui s'étire sur des centaines de mètres depuis la mer. Nous ne tardons pas à nous mettre à l'eau, les bains de mer n'étant pas envisageables du fait des forts courants et des requins. Le meilleur reste encore à venir avec l'emblématique lac McKenzie et ses allures de lagon. Et on peut dire qu'il tient toutes ses promesses avec son sable blanc et son eau turquoise (quoique un peu fraîche). Le paradis des photographes!

Une plage qui n'a rien à envier à celles de Zanzibar!
C'est à quelques mètres seulement de ce cadre idyllique que nous plantons notre tente, dans l'enclos "anti-dingos" prévu à cet effet. Dernière nuit sur l'île, on en serait presque nostalgique mais c'est l'occasion de se faire plaisir avec nos dernières provisions et le fond de cubi de vin rouge que nous traînons depuis cinq jours. Du baume au coeur!       


Our experience of the Australian East Coast would not have been complete without a side trip to Fraser Island, the largest sand island in the world. Almost free of settlement, it is home to 100+ wild dingoes, some of the last remaining pure ones in the country. Like many other islands in this area, it is usually visited on an organized tour unless you can afford a 4x4 rental or you have time to spare and fancy a multi-day hike like we did. So there we were, carrying once again our big backpacks with our tiny little tent and enough dehydrated noodles to feed an army.  Except for some resorts, there are no supplies on the island so we had to be self-sufficient (but at least we didn't have to bring all the water with us). We started walking along the beach under threatening skies but soon got distracted by a few dolphins who kept us company for a while. Later in the forest, we came across our first dingo. There was a moment of shared curiosity but caution finally took over and it vanished quickly. After these magical moments, it was about time to pitch the tent for the night. Deserted campground, sunset at 6pm, our first evening in the wilderness did not turn out to be particularly exciting!
We set off early next morning in pouring rain. The trail was flooded in places as we were supposed to walk along a few lakes and we had to cut straight through the bush. But no time to complain, it was our toughest day with twenty-eight kilometers to cover to reach the east coast and a carrot to motivate us: the prospect of a dry night in a bungalow. An then, the sun came out and the rain was history for the rest of the trip. It was like being in another setting, the landscape looked so different under a blue sky! We walked a dozen kilometers on the 75 Mile Beach, which is indeed endless. Since our arrival on the island, we had not seen a single hiker but at that moment, we were not really alone. We were overtaken all the way by lots of four-wheel-drive vehicles, beach driving being very popular at low tide on Fraser Island. A feel of Paris-Dakar! But beautiful Lake Wabby, nestled between native forest and an impressive sand dune is only accessible by foot. It was not long before we took a dip in the picturesque freshwater lake, especially as the beaches along Fraser Island are not recommended for swimming due to dangerous currents and plentiful sharks. The best was yet to come with iconic and lagoon-like Lake McKenzie. With white sand and turquoise water (though a little cool), it does not fail to impress. A photographer's paradise! We spent the (last) night just a few meters away, in the dingo-safe fenced area specially designed for campers. The perfect place to drink the remaining wine we had been carrying for five days. A welcoming conclusion to a great walk!


mardi 15 mai 2012

A la rencontre du Titanic australien

La tentation était grande et nous ne résistons pas à une petite escapade dans le nord du Queensland, l'Australie tropicale. Après tout, le gros de la saison des pluies est passé et il nous tarde d'enfiler à nouveau palmes et bouteille. La grande barrière de corail est à priori LA destination de choix mais après quelques recherches sur des forums spécialisés, nous tombons sur des témoignages plutôt négatifs: ballet des bateaux qui déversent leur flot de plongeurs, pour la plupart inexpérimentés, corail abimé par endroits et sites décevants. En revanche, le spot qui semble faire l'unanimité, qualifié à maintes reprises de meilleur d'Australie, c'est l'épave du Yongala. Nous voilà donc partis pour Townsville, grosse bourgade sans charme particulier mais point d'embarquement pour Magnetic Island, un petit havre de paix à huit kilomètres au large dont la majeure partie est classée parc national et que nous avons choisi comme base pour les jours à venir. Mais une fois de plus, la météo s'acharne: le club de plongée annule la sortie en mer et après une journée pluvieuse sur les sentiers de l'île, nous décidons de partir plus au sud - plus près de l'épave - pour mettre toutes les chances de notre côté. Pas question de rater un site de cette envergure!

L'épave du Yongala qui gît par 15-30m de fond
Mais qu'est-ce qui rend cet ancien bateau à vapeur si spécial? Le Yongala est avant tout le témoin d'une page d'histoire du pays: mis en service en 1903, il assurait la liaison entre la côte est australienne et les mines d'or à l'ouest du pays. Un an avant le Titanic, en plein cyclone, il coule avec ses 122 passagers et ne sera localisé que 46 ans plus tard! Outre la fascination qui entoure toujours les épaves et à plus forte raison le Yongala, ce qui rend réellement cette plongée si spéciale, c'est l'incroyable concentration de vie marine autour du bateau et surtout la taille surdimensionnée des poissons! Alors, avec le retour du soleil et de conditions plus favorables, il est temps de braver le mal de mer et de se jeter à l'eau. Nous réservons d'avance quatre plongées. Ça fait quand même un peu mal au portefeuille mais nous ne le regretterons pas! Dès la première descente, c'est l'émerveillement: requin léopard, raie aigle, serpents de mer, toute la panoplie de poissons tropicaux et accessoirement l'épave. 

Une raie aigle surgit à l'improviste
Il faudra bien quelques plongées supplémentaires pour arriver à se concentrer sur le bateau! Notre guide a été très clair: interdiction formelle de pénétrer à l'intérieur. Pas très grave, il y a tellement à voir à l'extérieur et puis mieux vaut laisser les corps reposer en paix. Chaque immersion est différente de la précédente: des détails nouveaux apparaissent, quelques tortues se joignent à nous et nous pouvons même faire nos deux dernières plongées sans guide, en binôme. A chaque fois, la même magie, profusion de vie, les mêmes couleurs éclatantes et ce, malgré une visibilité plutôt moyenne. Nous n'apercevrons pas comme certains le fameux requin bouledogue mais peu importe, nous en avons pris plein les yeux. Le Yongala aura tenu ses promesses!

Une tortue peu farouche!

It was really tempting and we could not resist enjoying a short getaway in North Queensland, Tropical Australia. After all, the rainy season was almost over and we were longing for a new diving experience. The Great Barrier Reef was THE obvious destination of choice but after some research on the internet, we came across negative reviews: loads of boats dropping their mostly inexperienced divers at the same time, damaged coral areas and disappointing dive sites. However, the spot that seemed to make unanimity, often rated as the best in Australia, was the wreck of the SS Yongala. So we made our way to Townsville, a rather uninteresting city but the access point for Magnetic Island, eight kilometers offshore that would make a perfect base for a few days. But once again, the weather was not on our side: the dive trip we had booked was cancelled and after a rainy day of hiking, we decided to go further south - closer to the wreck - to try to put the odds on our side. There was no way we were going to miss such a world-class spot!
But what makes this former steamboat so special? First of all, the Yongala forms a part of Australia's history: lauched in 1903 to take up the busy passenger route between the East Coast and the gold fields of Western Australia. One year before the Titanic, it disappeared in a cyclone with its 122 passengers and it was not until 46 years later that the wreck site was discovered! Beyond the fascination surrounding shipwrecks and especially this one, what actually makes this dive so special is the incredible concentration of marine life around the boat and the size of the fish! So, with the return of the sun and more favorable conditions, it was about time to brave seasickness and jump into the water. We had booked four dives. Quite pricey but worth every penny! As soon as we started descending, we were amazed by what we saw: leopard shark, eagle ray, sea snakes, the whole range of tropical fish and eventually the wreck itself. A good thing we had more dives to come to get to focus on the ship! Our guide had made it very clear, noone was allowed to enter the Yongala. No big deal as there was so much to see elsewhere anyway and it is probably wiser to let the bodies rest in peace. Each dive was different: details we had not noticed before, turtles joining us and we could even dive on our own at the end (without a guide). And every time the same profusion of life and vivid colors despite a rather average visibility. We did not get to see the resident bull shark - others did - but regardless we got the whole show and it was amazing. The Yongala is definitely up to its reputation!

dimanche 13 mai 2012

Chronique d'une déception annoncée

Il y a des endroits comme ça qui n'ont pas besoin de présentation. Une baie d'un bleu éclatant, un pont centenaire, ce pourrait être San Francisco mais l'édifice blanc imposant en forme de voile (ou de coquillage, au choix) est à Sydney ce que la Tour Eiffel est à Paris. Seulement voilà, les lieux mythiques ne correspondent pas toujours à l'image qu'on s'en fait et sur le podium des désillusions, Sydney occupe désormais pour nous la première place. Réputée pour être l'une des plus belles villes au monde, nous arrivons conquis à l'avance mais bien vite, il faut nous rendre à l'évidence: Sydney est plutôt fade, voire glauque par endroits. Le semblant de quartier historique des Rocks, assez kitsch et sans âme, n'y change rien: on est bien loin du dynamisme culturel et architectural de Melbourne ou du charme désuet d'Adelaide. Même si la magie n'opère pas, nous nous consolons quand même avec quelques vues remarquables du centre-ville depuis l'autre côté du Harbour Bridge. Difficile de rester insensible face à ce décor de carte postale!

Vue imprenable sur la baie de Sydney
Tout n'est quand même pas perdu, Sydney a un atout indéniable, elle est bien située. Les plages légendaires, paradis des surfeurs, sont à portée de bus et les non moins célèbres Blue Mountains ne sont qu'à quelques heures en train. Le nom est trompeur, ce ne sont en réalité pas des montagnes mais un haut plateau creusé au fil du temps qui s'ouvre sur des canyons vertigineux. Le premier coup d'oeil depuis la station touristique de Katoomba est saisissant: de la forêt à perte de vue! 

Un paradis pour randonneurs
Au loin, on retrouve indéniablement ces teintes bleutées qui ont donné son nom à la région. Pour la plupart des touristes, la visite se limite à quelques belvédères dont celui des emblématiques Three Sisters, trois éperons rocheux sculptés par l'érosion et de loin le site le plus photographié. Mais comment s'arrêter à la contemplation quand le cadre est si propice à la marche? Nous voilà partis pour quelques bonnes randos! L'option camping est vite écartée en raison du temps pluvieux mais quelques excursions à la journée nous permettent quand même de nous enfoncer dans la forêt humide en contrebas qui tranche avec les paysages plus secs d'eucalyptus du plateau et les sections à flanc de falaise offrent une infinité de perspectives sur les chutes d'eau, particulièrement impressionnantes après ces quelques jours de pluie. C'est clair, les grands espaces australiens, eux, ne déçoivent jamais!

Les impressionnantes chutes de Wentworth

There are places that do not need an introduction. A sparkling blue bay, a century-old bridge, it could be San Francisco but the imposing white building with sail-like (or shell-like) roofs is to Sydney what the Eiffel Tower is to Paris. Unfortunately, reality does not always match the myth and for us Sydney now ranks first on the scale of diappointment. Often praised as one of the most beautiful cities in the world, we thought it was going to be love at first sight, so to speak but we soon realized that Sydney was rather bland, even a bit shabby in some places. The historic precinct of the Rocks made no difference as it was pretty kitsch and soulless: far from Melbourne's vibrant architecture and culture or the quaint charm of Adelaide. What we did enjoy though was the dramatic view of the Sydney skyline from across the Harbour Bridge. Difficult to remain insensitive to this picture-perfect vista!
All was not lost though, Sydney's definite asset being its location. The legendary beaches, a surfer's paradise, are just a bus ride away and the equally famous Blue Mountains only a few hours by train. The name is misleading, they are not actually mountains but a plateau dissected in some areas by deep gorges or canyons. The first glance at the landscape from the resort town of Katoomba was striking: lush forest everywhere you looked! In the distance, you could see this blue-greyish tinge that gave its name to the area. Most tourists only made a few stops at a few lookouts including the iconic Three Sisters, three rocks carved by erosion and by far the most photographed sight. But this was perfect hiking territory and we simply had to do a bit of exploring on foot. Camping was not an option anymore because of the rainy weather but a few day trips would still allow us to get a glimpse of the rainforest, down in the valley. It was quite different from the drier eucalypt landscapes of the plateau with cliffside path sections offering breathtaking views of the numerous waterfalls, particularly impressive after a few rainy days. One thing is sure: unlike big cities, the great outdoors never disappoint in Australia!