Certaines villes ont une réputation qui leur colle à la peau et effectivement, notre arrivée de nuit dans la capitale philippine n'est pas des plus engageantes. Pauvreté flagrante, prostitution à peine dissimulée et quartiers mal famés, un mélange détonnant en guise de comité d'accueil! Oui mais voilà, les choses sont rarement aussi simples et les premières impressions, sans être pour autant trompeuses, ne sont pas toujours déterminantes. Il faut dire que Manille a plusieurs visages. De jour, dans le quartier des routards de Malate, la misère n'en est pas moins omniprésente mais les "travailleuses de la nuit" ont laissé leur place aux marchands ambulants et surtout, nous découvrons un autre aspect, typique du pays: le sourire, présent sur tous les visages. Face à la chaleur et l'humidité ambiantes, nous n'en menons pas large et nous arrivons péniblement dans le coeur historique de la ville, Intramuros, entouré de remparts. Le style colonial (espagnol) et l'aspect délabré des bâtiments sont trompeurs: la plupart des édifices ne sont en effet pas d'origine et ont été reconstruits maintes fois jusqu'à la seconde moitié du vingtième siècle.
Architecture coloniale dans le quartier d'Intramuros |
L'occasion pour nous de constater une fois de plus que la Seconde Guerre mondiale n'a pas été seulement dévastatrice en Europe et que l'occupation japonaise fut tout aussi douloureuse que celle menée par les Allemands. Même si la plupart des noms de rues sont encore en espagnol et l'architecture évoque l'ancienne mère-patrie, Intramuros n'a rien d'une ville musée. Ce qui fait son charme, c'est le mélange du passé (tout est dans l'atmosphère) et du présent, caractérisé comme bien souvent en Asie par ces scènes de rue si ordinaires et pourtant si photogéniques.
Le deuxième jour, c'est une toute autre facette de Manille qui se cache derrière les quelques mots volontairement intrigants et agicheurs "Discover The True Manila" ("Découvrez le vrai Manille") sur le tableau d'annonces de notre auberge de jeunesse. Ceux qui attendaient une visite guidée conventionnelle en seront pour leurs frais: en fait, l'objectif de la journée, comme nous l'explique Edwin, le "cerveau de l'opération", c'est de faire découvrir aux touristes un quartier défavorisé pour sortir un peu des clichés traditionnels (mendicité et insécurité) et de créer une opportunité de dialogue.
Le deuxième jour, c'est une toute autre facette de Manille qui se cache derrière les quelques mots volontairement intrigants et agicheurs "Discover The True Manila" ("Découvrez le vrai Manille") sur le tableau d'annonces de notre auberge de jeunesse. Ceux qui attendaient une visite guidée conventionnelle en seront pour leurs frais: en fait, l'objectif de la journée, comme nous l'explique Edwin, le "cerveau de l'opération", c'est de faire découvrir aux touristes un quartier défavorisé pour sortir un peu des clichés traditionnels (mendicité et insécurité) et de créer une opportunité de dialogue.
Un accueil très chaleureux! |
Dans les faits, c'est aussi l'occasion (ou l'illusion) pour les voyageurs souvent insouciants que nous sommes de nous rendre utiles l'espace de quelques heures en distribuant quelques sacs de nourriture et en mettant la main au porte-feuille. Si l'idée est honorable, difficile tout de même d'échapper à la désagréable sensation de voyeurisme: nous pénétrons dans l'univers des bidonvilles et dans l'intimité de nombreux foyers, appareil photo sous le bras, l'expérience n'est pas anodine! Comme bien souvent, c'est la joie de vivre et l'innocence des enfants qui auront le dernier mot. Ils nous font bien vite oublier la chaleur accablante et l'insalubrité et posent comme de vraies petites stars! Manille n'est clairement pas une ville facile mais il y a encore tant à découvrir.
Un des nombreux sourires qui ont marqué cette matinée |
Some cities have a bad reputation stuck to them and not surprisingly, our arrival at night in the Philippine capital was by no means engaging. Flagrant poverty, barely concealed prostitution and bad neighborhoods, that was our first glimpse of the metropolis, quite an explosive mix! However things are rarely that simple and first impressions don't always give the whole picture. Manila is indeed a city of many faces. During the day, in the backpacker district of Malate, misery was no less real but the "ladies of the night" had given way to street vendors and most importantly, we discovered the people and their wonderful smiling faces. We faced the scorching heat and humidity and headed to the historic heart of the city, Intramuros, surrounded by defensive walls. The Spanish colonial style and the overall dilapidated aspect of the district were misleading: most buildings were actually quite recent as they had been rebuilt many times until the second half of the twentieth century. This was once again a reminder of the devastation caused by the Second World War - not only in Europe! - and no doubt that the Japanese occupation was just as painful as that conducted by the Germans. While most street names are still in Spanish and it has retained a strong colonial flair, Intramuros has nothing of an open-air museum. What makes its charm is the mix of past (it's all about the atmosphere) and present, the latter characterized by the typical street scenes, so common in Asia and yet so photogenic.
The second day we got to experience a completely different side of Manila. It all began with a few intriguing words - "Discover The True Manila" - left on the Event Board of our hostel. Those who had expected a conventional guided tour were probably surprised: the goal of the whole operation, as Edwin - the man behind the idea - explained us, was to take tourists to a very poor part of the city, try and break traditional cliches and create an opportunity for dialogue. In other words, a good occasion for otherwise insensitive travelers to be (or feel) helpful for a few hours by distributing some food bags and donating some money. A more than honorable idea but still, we couldn't help but feel like voyeurs as we entered the slum and at the same time the privacy of many people, with camera in hand. Was it really a genuine experience? Once more, it was the joie de vivre and innocence of the children that settled the question. They made us forget about the dust and dirt and posed happily for our cameras just like stars! Manila is clearly not an easy city but there is so much to discover!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire