Avec plus de 7000 îles aux Philippines, ça en fait des kilomètres de plage et nous n'avons que l'embarras du choix pour les trois semaines à venir. C'est finalement la ville de Dumaguete, située au sud de l'île de Negros, qui retiendra notre attention pour sa proximité avec quelques sites de plongée renommés et ses nombreuses liaisons maritimes avec les autres îles centrales des Visayas. La petite capitale provinciale ne dispose d'aucun attrait touristique majeur (il n'y a même pas de plage) et pourtant, nous y découvrons une atmosphère authentique, loin des excès de Manille, tout particulièrement à la tombée du jour, quand toute la ville semble se donner rendez-vous sur le front de mer pour une dernière promenade et un snack ou deux dans l'une des nombreuses gargottes. Nous profitons d'une journée de battement (avant la plongée) pour aller chercher un peu de fraîcheur aux chutes de Casaroro toute proches. Après un court trajet en jeepney (ces anciennes jeeps de l'armée américaine aux couleurs désormais flamboyantes), nous marchons les derniers kilomètres sous une chaleur écrasante en pensant déjà à la baignade qui nous attend.
Un cadre propice à la baignade |
Sur le chemin du retour, nous passons devant un bâtiment qui nous avait semblé plus tôt désaffecté mais où règne désormais une agitation grandissante. C'est dimanche après-midi et il y a aux Philippines un rituel plus sacré que la messe du matin: les combats de coqs! Les propriétaires n'en finissent plus d'arriver avec leur champion sous le bras et ce n'est rien de moins qu'une centaine de volatiles qui vont s'affronter sous nos yeux dans quelques minutes! Les préparatifs sont un moment magique où tout semble possible pour les éleveurs qui caressent en silence leur coq comme un animal de compagnie ou plutôt comme une amulette sensée leur porter bonheur. L'ultime étape est cruciale, il s'agit de placer une petite lame en forme de sabre à l'arrière de l'une des pattes de l'animal. Rien qu'à voir l'objet, on comprend aisément que l'issue du combat sera fatale au perdant et même dans la plupart des cas aux deux adversaires.
Fin prêt pour le combat! |
Quand l'heure du premier duel arrive, nous nous pressons autour du ring en plexiglas. Les paris commencent et ça crie aussitôt dans tous les sens. L'organisateur tente de nous en expliquer le déroulement ainsi que le système de répartition des gains mais nous sommes vite perdus. Au bout de quelques minutes, tout est bouclé et les premiers gallinacés font leur entrée dans les bras de leur propriétaire. Une fois leur aptitude au combat vérifiée par l'arbitre, la protection des lames est retirée et les coqs se jettent alors littéralement l'un sur l'autre, pressés d'en découdre. Difficile alors de suivre vraiment le déroulement du combat: ça hurle de plus belle, les volatiles sautent, retombent, les plumes volent dans tous les sens et puis soudain, après quelques secondes seulement, tout s'arrête: l'un des deux adversaires gît inerte sur le flanc. L'arbitre le soulève, le secoue un peu pour en tirer peut-être encore quelques secondes de combat puis le laisse retomber. Le malheureux sera plumé quelques mètres plus loin et finira à la casserole. Le vainqueur, lui, s'il est encore suffisamment vif, échappera - pour cette fois - à ce sort. Tout a été tellement rapide que nous n'avons pas été choqués par la cruauté du spectacle. Nous suivons même avec intérêt les affrontements suivants. Ce qui n'est pour nous qu'un divertissement improvisé est sans aucun doute une part intégrante de la culture philippine.
With over 7000 islands and plentiful beaches in the Philippines, we were spoiled for choice and it was a tough choice to decide where to spend the following three weeks. We finally opted for Dumaguete, a small city located in the south of the island of Negros, as it is close to several renowned dive sites and well connected (by ferry) to the other Central Visayas islands. The small provincial capital has no major tourist attraction (not even a beach) but we discovered there an authentic atmosphere, far from chaotic Manila, especially at dusk when the whole city seemed to move to the waterfront for a late walk and a snack in one of the many street stalls. We went for an excursion to the nearby Casaroro Falls, a great opportunity to cool off. After a short jeepney ride (the US military jeeps left over from WII known for their flamboyant decoration), we walked the last few kilometers under a scorching heat looking forward to the swim awaiting us!
On the way back, we passed a building that had earlier seemed to be empty but there was now a growing crowd in front of it. It was Sunday afternoon and there is on this day in the Philippines a ritual more sacred than the morning Mass: cockfighting! The cock owners were arriving one after the other with their champion-to-be and no less than hundred roosters were about to fight in front of us! We got to capture every special moment of the preparations, including the last and crucial step: a sharp blade (or knife) being attached to the leg of the animal and just by looking at it you could tell that the fight was going to be fatal for the loser, if not for both opponents. When things got started, we got as close as possible to the ring. Spectators began betting on the outcomes and screaming in all directions. Someone tried to explain us how it worked and how the money was to be split but the thing just looked way too complex. The combatants finally entered the arena, in the arms of their owner. Once the referee had checked their ability to fight, the covers were taken off the blades and as soon as they were released, the roosters started running into each other with an impressive frenzy. We had a hard time being able to tell what exactly was going on: people were yelling furiously, the birds were jumping, falling and feathers were flying in all directions but then, suddenly, it all stopped. The referee picked up the loser lying on its side, shaked the nearly dead body to restart the fight and eventually let it fall. The unfortunate fowl would then be plucked and put into boiling water. The winner, assuming it was still reasonably fit, had escaped - at least this time - this sad fate. We were not really shocked by the cruelty of the show as everything had been so fast. We even watched with interest the following matches. What turned out for us to be an impromptu entertainment is undoubtedly an integral part of Filipino culture.
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