La petite île de Siquijor, au large de Dumaguete, incarnait pour nous la promesse de plages secrètes et préservées. Dès la traversée en ferry, nous n'en croyons pas nos yeux: nous n'avons encore jamais vu une eau aussi claire et les teintes turquoises sont tout simplement irrésistibles. Nous avons envie de nous mettre à l'eau, juste là, dans le port un peu négligé où nous débarquons mais déjà, les impatients chauffeurs de tricycles s'agitent pour nous conduire à notre destination finale, un petit village de la côte ouest, idéalement situé donc pour profiter des couchers de soleil. Il n'y a pas d'autres clients dans notre petite pension familiale et nous réalisons d'ailleurs bien vite que nous sommes quasiment les seuls touristes sur toute la côte.
Dure journée sur l'île de Siquijor! |
A force de chercher le calme, nous l'avons trouvé et nous nous sentons presque seuls à l'heure de boire notre Cuba Libre dans un bar désert face au soleil couchant. Les plages de l'ouest étant encombrées de déchets végétaux ramenés par le vent et les courants, nous partons à la découverte du reste de l'île en scooter, à la recherche de sable blanc et qui sait, peut-être aussi de touristes. Nous ne tardons pas à trouver une eau qui invite à la baignade et même par endroits quelques locaux qui nagent tout habillés. Après soixante-quinze kilomètres de conduite détendue dans un cadre on ne peut plus rural et bucolique (poules, cochons et églises au rendez-vous), nous voilà déjà à San Juan, à quelques minutes de notre point de départ. Un petit détour par les sources thermales en plein milieu du village et il est temps de rentrer pour l'Happy Hour!
Retrouvailles avec le scooter |
Nous resterions bien encore quelques jours mais nous sommes attendus à Moalboal, sur l'île voisine de Cebu. Rendez-vous a été pris quelques semaines auparavant pour tenter l'expérience de la plongée en apnée lors d'un cours de deux jours organisé par un ami autrichien du recordman Herbert Nitsch. Nous sommes donc en confiance, d'autant que nous ne sommes que quatre à suivre la formation, avec deux Taiwanais. Une petite matinée de théorie et nous voilà bien vite dans la piscine pour les premiers exercices d'apnée statique. Après seulement quelques minutes de relaxation (à la recherche du fameux silence intérieur) et de respiration par le ventre, nous sommes capables de tenir notre respiration pendant trois minutes! Nous sommes encore loin du record mondial de plus de onze minutes mais il est impressionnant de voir ce que peut accomplir le corps humain avec un peu d'entraînement. L'après-midi est consacrée à l'immersion libre. En pleine mer, nous descendons le long d'une corde attachée à une bouée. Ce n'est pas encore le Grand Bleu mais les sensations sont incroyables et nous sommes contents d'atteindre quinze mètres dès le premier jour. Pas d'exploit au programme de la deuxième journée, juste quelques rappels de sécurité et une sortie d'apnée-détente au milieu des poissons autour de l'île minuscule de Pescador. Avant de repartir et pour explorer un peu plus les fonds marins, nous faisons deux plongées (avec bouteille) pour réaliser une fois encore que les Philippines ne sont décidemment pas la destination de rêve pour les amateurs de (gros) poissons. Tout ce qui se mange a été pêché depuis longtemps et nous devons nous contenter de quelques Némos et autres espèces minuscules, jusqu'à ce que surgisse devant nos yeux une raie manta.
Rencontre inattendue à Moalboal |
Nous sommes sous le charme de sa nage gracieuse mais notre guide, lui, ne s'en remet visiblement pas et part à sa poursuite. Nous le regardons s'enfoncer de plus en plus alors que nous sommes déjà descendus à presque quarante mètres! Nous remontons lentement en espérant le voir revenir bien vite. Une fois sur la terre ferme, il nous expliquera qu'il n'avait pas vu de manta ici depuis 2006. Sacré jour de chance à Moalboal!
The small island of Siquijor, off Dumaguete, had lured us with the prospect of secret and unspoiled beaches. From the ferry arriving in the main harbour, we could not believe our eyes: we had never seen a water that clear and the turquoise sea was simply irresistible. We wanted to jump in right away even though it was not the cleanest place for a swim but already, we were accosted by a handful of tricycle drivers willing to take us to our final destination, a small village located on the west coast and therefore a perfect sunset-watching spot. There were no other guests in our small family hotel and we actually soon realized that we were almost the only tourists in the area. We had been looking for peace and there it was but all of a sudden, it was not that fun anymore, especially when sipping a Cuba Libre in a deserted bar! The western beaches were full of green stuff washed up by the strong currents so we set out to explore the rest of the island by scooter in search of white sand and who knows, maybe also tourists. It didn't take us long to find crystal clear water and even a few locals swimming with their clothes on. After seventy-five kilometers of relaxed driving in a rural setting (chickens, pigs and churches aplenty), we arrived at San Juan, just minutes away from our starting point. After a short detour to the pools in the middle of the village, it was time to head back for Happy Hour!
It would have been great to stay a few days more but we were expected in Moalboal on the neighboring island of Cebu. We had booked a few weeks before a two-day freediving course organized by a friend of the Austrian record holder Herbert Nitsch. Quite a good reference and luckily, we were only four students, the two of us and two Taiwanese. After a short theory session, we went to the pool for the first practical exercises (of what is called static apnea). A few minutes of relaxation (trying to reach inner silence) and belly-breathing and we were able to hold our breath for three minutes! We were still far from the world record (which is a bit more than eleven minutes) but it was amazing to actually see what the human body can accomplish with a little practice. The afternoon was devoted to Free Immersion Apnea. In the open sea, we had to pull ourselves down using a vertical rope attached to a buoy. Not quite like The Big Blue (the movie) but still, the sensations were incredible and we were pleased that we could reach fifteen meters on the first day. There was no major record broken on the second day, we had a safety talk and then went for some Fun Freediving around Pescador Island. Before we left Moalboal, we decided to explore a bit more the local underwater world so we signed up to do two (scuba) dives. We realized once again that the Philippines was definitely not the dream destination for big fish fans. Everything that could be eaten was long disappeared and there were only a few Nemos left! But then, to the surprise of all, a manta ray passed by, swimming amazingly graceful through the waters. Our divemaster was even more distracted than we were and didn't seem to notice that we had almost reached forty meters! We ascended a few meters waiting for him to show up. Once back on the boat, he told us that he had not seen a manta there since 2006. That must have been a very lucky day indeed!