"Les grands voyages ont ceci de merveilleux que leur enchantement commence avant le départ même.
On ouvre les atlas, on rêve sur les cartes. On répète les noms magnifiques des villes inconnues."

Joseph Kessel

mercredi 21 mars 2012

Les joies du camping-car aux antipodes

Avec douze heures de décalage horaire par rapport à la France et l'été qui s'achève ici alors que l'Europe savoure les premiers rayons de soleil printanier, la Nouvelle-Zélande est incontestablement à l'autre bout du monde! Pour nous, c'est une nouvelle étape, l'une des plus attendues de notre tour d'ailleurs. Après quelques jours d'acclimatation à Auckland, nous découvrons une nouvelle façon de voyager: nous disons temporairement au revoir aux bus et aux trains et partons à l'assaut des routes sinueuses de l'île du nord au volant de notre van de location. C'est le moyen de transport le plus populaire auprès des touristes et les agences sont nombreuses à proposer une multitude de véhicules pour tous les goûts et tous les budgets. 

Notre nouveau compagnon de voyage, ici sur un parking de Wellington
Nous avons opté pour le modèle le plus basique: deux matelas à l'arrière, une table pliante et une plaque de cuisson au gaz. La sédentarité sur des roulettes! Nous n'avons plus qu'à trouver chaque soir un stationnement (gratuit) pour la nuit. Et avec le nombre de camping-cars qui circulent dans le pays, le camping sauvage est strictement contrôlé, autorisé seulement dans des endroits prévus à cet effet, munis de toilettes et le plus souvent d'un accès à l'eau (robinet ou rivière). Pour les douches et l'électricité, il nous faudra ruser ou avoir recours de temps en temps à de vrais campings plutôt chers.
D'Auckland, nous partons plein nord pour découvrir la côte est du Northland et plus particulièrement le site de plongée des Poor Knights Islands, réputé pour être l'un des dix meilleurs au monde. Malheureusement, la météo joue contre nous et après deux jours sur place et tout de même quelques randos en forêt humide en attendant que la tempête passe, nous devons renoncer et nous repartons vers le sud. Cap sur la péninsule de Coromandel avec ses collines boisées et ses longues étendues de sable fin. 

Plage de Cathedral Cove sans le soleil
Là encore, le soleil joue à cache-cache avec les nuages mais il en faudrait plus pour gâcher le spectacle de la côte. Avec les sources chaudes qui surgissent à même la plage de Hot Water Beach, il suffit de creuser un trou dans le sable pour se faire son propre jacuzzi. Mais pas si facile de trouver le bon endroit pour que l'eau ne soit ni trop froide ni trop chaude car sa température atteint localement 70 degrés Celsius, ce qui est plus propice à la cuisson du homard qu'à la baignade. Plus au sud, dans les environs de Rotorua, l'activité géothermique est omniprésente. Les sources chaudes et les boues bouillonnantes au coeur de la ville lui confèrent une odeur soufrée caractéristique. Les principales curiosités comme les geysers sont cependant regroupées dans de véritables parcs d'attractions aux tarifs plutôt décourageants. Mais à Butcher's Pool, sur la route de Taupo, les sources chaudes sont gratuites et nous avons une véritable piscine en plein air juste pour nous. Rien de mieux pour se détendre et oublier la météo maussade!

Un bon bain gratuit avant de reprendre la route!

Time difference between New Zealand and France is twelve hours and while Europe is probably enjoying the first rays of spring sunshine, it's late summer here. This country is undoubtedly at the other end of the world! We had been waiting for this moment for a long time as it was one of our top stopover destinations on this trip. After several days of acclimatization in Auckland, we were about to experiment a new way to travel: we said a temporary good bye to buses and trains and started to tackle the winding roads of the North Island at the wheel of our campervan. This means of transport is very popular with tourists and many rental agencies offer a wide range of vehicles to suit every taste and every budget. We opted for the most basic option: two mattresses in the back, a folding table and a gas cooker. A sedentary lifestyle on wheels! Our only worry would now be to find a place to park (for free) for the night. With the huge number of RVs hitting the NZ roads, freedom camping is strictly controlled and allowed only in designated areas, equipped with toilets and water (either from tap or a nearby river). For showers and electricity, we would either have to be creative or occasionally indulge ourselves and stay in more luxurious and (rather expensive) campgrounds.
From Auckland, we headed north to discover the east coast of Northland and more particularly to dive the Poor Knights Islands, rated as one of the world's best dive locations. Unfortunately, the weather was against us and after two days waiting for the storm to pass and a few hikes in the rainforest, we had to give up and left further south. We reached the Coromandel Peninsula, famous for its wooded hills and long stretches of fine sand. Once again, the sun played hide and seek with the clouds but it did not spoil the scenic coastal landscapes nonetheless. Hot Water Beach is a very peculiar place where you can make your own hot water pool (at low tide) just by digging into the sand. It was not so easy though to find the perfect spot with the right water temperature (neither too cold nor too hot) as it could reach in some places 70 degrees Celsius, which is more conducive to lobster cooking than swimming! In the central part of the island, geothermal activity is omnipresent in the Rotorua area. The hot springs and boiling mud give the city its characteristic odor of sulfur. However, the main attractions such as the geysers could only be seen in the big theme parks. On the way to Taupo, we found free public hot springs called Butcher's Pools and managed to get our own private outdoor pool! Nothing better to relax and forget the crappy weather!

mardi 6 mars 2012

Déjà six mois de voyage!

Nous avons parcouru plus de 42.000 kilomètres dont 12.000 en bus!

Plus de statistiques et la carte du voyage sur http://www.travellerspoint.com/stats/drigal/




lundi 5 mars 2012

Pied à terre

Le luxe des voyages au long cours, c'est qu'ils permettent par moment de se libérer des contraintes de temps et de découvrir en profondeur une région ou en l'occurrence une ville. Hanoi est le passage logique, obligé même, entre deux excursions dans le nord du pays. Autant dire qu'après presque trois semaines en terre tonkinoise, nous commençons à connaître tous les recoins de la cité mais c'est toujours un plaisir de retrouver le vieux quartier et nos petites habitudes gastronomiques: café matinal dans la rue de l'opéra, plat de nouilles au coin de la rue sans oublier le délicieux "bun cha" (soupe de vermicelles avec des morceaux de porc grillé), toujours un peu plus difficile à dénicher. Nous avions déjà bien roulé notre bosse dans la capitale avant le départ de Jacky et vu les "incontournables", si tant est que cette expression ait un sens dans le cas d'Hanoi.
Petit café bien serré "en terrasse"
A commencer par la dépouille embaumée de Ho Chi Minh qui gît sous des tonnes de béton dans son imposant mausolée. On ne rigole pas avec le père de la nation et c'est sous haute surveillance que les visiteurs sont invités à passer respectueusement devant le corps cireux du vieil homme. Pas de bruit, pas de photos et une forte odeur d'éther, on se croirait au chevet d'un mourant. Même atmosphère pesante au rez-de-chaussée de l'ancienne prison de Hoa Lo, bâtie par les Français à la fin du dix-neuvième siècle pour mâter toute velléité d'indépendance. Nombre d'horreurs y ont été commises, comme les autorités vietnamiennes aiment à le rappeler à grand renfort de mannequins en plastique émaciés, entassés dans les vieilles cellules sombres et humides. Mais au premier étage, l'ambiance change du tout au tout et on peut découvrir ce que certains appellent parfois ironiquement le "Hanoi Hilton". c'est là que les soldats américains capturés pendant la guerre du Vietnam, essentiellement des pilotes, étaient retenus comme prisonniers. Une fois de plus, la propagande va bon train et on aurait vite fait de penser que la prison n'était qu'une joyeuse colonie de vacances pour Yankees. Sur les photos d'époque, on peut voir certains captifs, hilares, préparer le repas de Thanksgiving ou décorer un sapin de Noël. Mais ce que nous aimons à Hanoi, c'est la ville elle-même avec ses rues chaotiques, certes un peu moins encombrées qu'à Saigon. Pour nous, c'est là que bat le coeur du Vietnam!

Scène de rue à Hanoi

The luxury of long-haul travel is that you're no longer bound by a time limit and it often gives the opportunity to explore in depth an area or in this case a city. Hanoi is the logical stopover between two excursions in the North. Needless to say that during the almost three weeks we spent on Tonkinese soil, we got to know every corner of the city but it was always a pleasure to be back in the Old Quarter and restart our gastronomic habits: morning coffee near the opera, fried noodles around the corner, not to mention the delicious "bun cha" (vermicelli soup with chunks of pork), always a little harder to find. We had already seen quite a few places before Jacky left and particularly the not-to-be-missed sights even though the term does not really apply in the case of Hanoi.
Starting with the embalmed remains of Ho Chi Minh, lying under tons of concrete in his imposing mausoleum. The Father of the Nation is under close surveillance and visitors are required to show respect. It is a serious affair: no noise, no pictures and a strong smell of ether, like at the bedside of a dying man. Same heavy, serious atmosphere on the ground floor of the former Hoa Lo Prison, built by the French in the late nineteenth century to house Vietnamese political prisoners during their struggle for independence. Lots of crimes were committed there, as the Vietnamese government likes to remind people with the use of plastic mannequins displayed in various dark and damp cells. But on the first floor, the atmosphere changes completely in what was ironically nicknamed "Hanoi Hilton". This is where US soldiers, captured during the Vietnam War, mostly pilots, were held as prisoners. Once again, propaganda is well underway and one could easily believe that it was no more than a merry summer camp for Yankees. You can see tons of pictures with laughing prisoners cooking Thanksgiving meal or decorating a Christmas tree! There's a lot to be said about Hanoi but what we really loved about it was the bustling city as a whole with its chaotic streets (although they're not as busy as in Saigon). Definitely where the heart of Vietnam beats!